Pour la plateforme de streaming BrutX, le boxeur Jordy Weiss s’est livré sans détour devant la caméra de Cyril Domanico. Dans un documentaire intitulé Marave, les gitans et la boxe, le réalisateur s’est intéressé à l’histoire du combattant mayennais : « J’avais la volonté de m’attarder sur un boxeur professionnel, qui était droit dans ses bottes, et pas forcément très médiatisé. Après quelques recherches, je tombe sur Jordy. Un gitan la tête sur les épaules, très traditionnel, et avec un ancrage local intéressant. J’ai foncé. »

Dans le documentaire, « El Gitano » est accompagné de deux autres personnages, « Ange, un enfant précoce, qui s’initie du haut de ses 5 ans à la vie de nomade tout en pratiquant la boxe », et « Bryan, un marginal bagarreur en quête de rédemption ».

« Une forte union familiale »

Dans l’enchevêtrement de ces trois histoires, on retrouve celle de Jordy Weiss. « Notre première rencontre visuelle s’est faite sur Skype. Malgré la distance, je l’ai directement senti très intéressé et investi. Il a rapidement compris que cela pouvait être utile à sa cause », explique Cyril Domanico.

Rapidement, la confiance s’installe entre les deux hommes, et le journaliste se rend sur le lieu de vie du sportif. Sans caméra dans un premier temps, il expose son envie de monter au spectateur « le côté traditionnel et familial », qui porte Jordy Weiss vers ses ambitions. « Dès mes premières minutes dans leur camp, j’ai ressenti une énorme complicité entre les membres de la famille. D’autant plus entre Jordy et son père. »

La famille, celui qui est invaincu sur le ring en a fait une force (29 victoires d’affilée). Maman, tante et mamie sont aux petits soins pour le champion. « Bien sûr, elles ont quelques sueurs froides quand il combat, mais j’ai ressenti énormément de fierté, et de bienveillance de leur part. Leur union familiale est très touchante. C’est ce que j’ai essayé de faire transparaître. »

« Il n’a jamais surjoué »

Présent lors de la victoire du Mayennais face au Vénézuélien Ivan Matute, le 17 juin dernier, Cyril Domanico a pu voir un homme rester lui-même, et « sans artifices en toutes circonstances ». Connu pour sa constance dans sa manière d’être, le combattant a surpris le réalisateur : « Il est identique dans l’approche d’un combat et dans sa vie quotidienne. Il est très sérieux, carré et strict avec lui-même. Il ne laisse jamais rien au hasard. »

Lundi prochain, ce documentaire en deux parties sera projeté dans une salle parisienne, en présence de Jordy Weiss et sa famille. L’occasion pour le réalisateur de cocher son dernier objectif : « se faire rencontrer et lier les différentes communautés gitanes ».